Marc Domage

2006

La jaune

Poubelles en plastique fondues, structure en métal, phares de voiture

Dimensions

250 x 250 x 250 cm

Statut de l'oeuvre

Collection, musée d'art moderne de la Ville de Paris / Don de la Société des amis du musée d'art moderne de la Ville de Paris en 2010

Bibliographie

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BERNARD (Paul), DESPRET (Vinciane), DRESSEN (Anne)et al.. - Anita Molinero. - Paris : Galerie Thomas Bernard / Cortex Athletico, 2018 p.199

« Pour ce qui est de la jaune, la manière dont les poubelles sont posées autour d’un axe, de manière perpendiculaire peut être reliée aux frères Martel, auxquels je m’intéressais beaucoup à cette époque et qui ont fait une sculpture complètement incongrue puisqu’il s’agissait d’arbres cubistes, donc d’arbres en béton. Je trouvais que c’était tellement contradictoire de vouloir faire un arbre de manière cubiste, et en béton, c’est tellement lourd, géométrique et construit, que cela m’avait semblé à cette époque-là, et toujours aujourd’hui, une œuvre assez magnifique. En mettant ces poubelles sur cet axe, je les ai un peu évoqués mais sans les citer. Parfois, lorsque l’on fait une œuvre, nous traverse un désir d’hommage mais discret. Cela ne veut pas dire qu’on travaille « à partir de », c’est la différence entre une référence et une évocation, je n’ai pas travaillé à partir des frères Martel, mais à un moment donné j’ai pensé à eux. Voilà pour La jaune. La jaune c’est parce que les poubelles ont fini par être une grande famille à laquelle je n’ai jamais réussi à donner un titre, à dépasser leur réalité et la réalité de la sculpture pour leur donner un titre. Du coup, en général, ce sont des petits noms qui correspondent souvent à des noms de couleur. Il y a la jaune, la rouge et puis après il va y avoir la rose. Enfin, la rose ce ne sont pas des poubelles, car je n’ai pas trouvé de poubelles roses, il faudrait alors que je les repeigne et cela ne m’intéresse pas. C’est marrant car d’ailleurs, et je comprends, cela fait partie d’une manière de désigner dans l’équipement urbain, son intensité et son utilité, ce ne sont que des couleurs franches ou du noir, du gris. De manière à ce qu’on les voit de loin et à faire un petit signe, de manière à ce qu’on ne les oublie pas, qu’on ne jette pas nos déchets à côté. Ce n’est pas réussi d’ailleurs, car il y a de la merde partout autour. Ça ce sont les poubelles jaunes, entre 2000 et 2006. »

- Interview Anita Molinero au MAM

Bibliographie

BERNARD (Paul), DESPRET (Vinciane), DRESSEN (Anne)et al.. - Anita Molinero. - Paris : Galerie Thomas Bernard / Cortex Athletico, 2018 p.199

« Pour ce qui est de la jaune, la manière dont les poubelles sont posées autour d’un axe, de manière perpendiculaire peut être reliée aux frères Martel, auxquels je m’intéressais beaucoup à cette époque et qui ont fait une sculpture complètement incongrue puisqu’il s’agissait d’arbres cubistes, donc d’arbres en béton. Je trouvais que c’était tellement contradictoire de vouloir faire un arbre de manière cubiste, et en béton, c’est tellement lourd, géométrique et construit, que cela m’avait semblé à cette époque-là, et toujours aujourd’hui, une œuvre assez magnifique. En mettant ces poubelles sur cet axe, je les ai un peu évoqués mais sans les citer. Parfois, lorsque l’on fait une œuvre, nous traverse un désir d’hommage mais discret. Cela ne veut pas dire qu’on travaille « à partir de », c’est la différence entre une référence et une évocation, je n’ai pas travaillé à partir des frères Martel, mais à un moment donné j’ai pensé à eux. Voilà pour La jaune. La jaune c’est parce que les poubelles ont fini par être une grande famille à laquelle je n’ai jamais réussi à donner un titre, à dépasser leur réalité et la réalité de la sculpture pour leur donner un titre. Du coup, en général, ce sont des petits noms qui correspondent souvent à des noms de couleur. Il y a la jaune, la rouge et puis après il va y avoir la rose. Enfin, la rose ce ne sont pas des poubelles, car je n’ai pas trouvé de poubelles roses, il faudrait alors que je les repeigne et cela ne m’intéresse pas. C’est marrant car d’ailleurs, et je comprends, cela fait partie d’une manière de désigner dans l’équipement urbain, son intensité et son utilité, ce ne sont que des couleurs franches ou du noir, du gris. De manière à ce qu’on les voit de loin et à faire un petit signe, de manière à ce qu’on ne les oublie pas, qu’on ne jette pas nos déchets à côté. Ce n’est pas réussi d’ailleurs, car il y a de la merde partout autour. Ça ce sont les poubelles jaunes, entre 2000 et 2006. »

- Interview Anita Molinero au MAM