Tadzio

22 octobre 2017 - 7 janvier 2018

Voyage d'hiver

Château de Versailles (FR)

Type

Hors-les-murs

Commissariat d'exposition

Alfred Pacquement, Jean de Loisy, Yoann Gourmel, Rebecca Lamarche-Vadel

Vues d'exposition

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Communiqué de presse

Pour sa dixième édition, l’exposition d’art contemporain change de formule. Voyage d’hiver prend ses quartiers dans les bosquets qui s’ouvriront à plusieurs artistes en dialogue avec les métamorphoses de la lumière omniprésente à Versailles, même lorsqu’elle n’est pas solaire. Cette saison de la création contemporaine sera l’occasion de dévoiler ces « salons de verdure », dans la constance parfois méconnue de leur beauté, au fil des jours. C’est une façon d’inviter les visiteurs au voyage pour des émotions renouvelées. Car nos voyages commencent toujours par des transports intérieurs. Sillonner le parc, parcourir les jardins, divaguer dans les appartements, c’est, pour nous, revoir le Parc comme on ne le rêvait plus dans nos souvenirs.


Le voyage se poursuit avec « Visiteurs de Versailles. 1682-1789 », une exposition qui ouvrira le même jour au Château. Dans la suite des grandes expositions consacrées à la vie à la cour, elle nous montre dans les moindres et les plus précieuses anecdotes que tous venaient ici chercher l’inspiration, nourrir leur curiosité, emprunter connaissances et savoir-faire. Une façon d’exprimer plus fortement que la création ne peut s’opposer au patrimoine. Moins encore à Versailles qu’ailleurs.

Catherine Pégard
Présidente de l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles

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« Voyage d’hiver » est une promenade poétique dans les jardins de Versailles, commencée alors qu’octobre rouille déjà la végétation de nuances nouvelles.

Dans ce qui est sans doute le plus grand musée de la statuaire en plein air, dix-sept artistes contemporains ajoutent leurs œuvres à celle des créateurs auxquels

Louis XIV avait confié l’ornementation des jardins. Ils ont conçu, en dialogue avec les commissaires, une dramaturgie qui conduit le visiteur de l’un à l’autre des bosquets, ces étranges salons végétaux, selon une progression émotionnelle calculée, jouant avec les significations historiques ou mythologiques de chacun des lieux. Sculptures, installations sonores, tableaux, drapés, reflets, oxydations, glaciations sont quelques-unes des techniques utilisées pour transformer la flânerie du visiteur en une expérience personnelle qui lui rende perceptible les mutations de la nature, de la gloire de l’automne à la minéralisation orgueilleuse de l’hiver.

C’est cette correspondance entre temps cosmique et temps humain que le titre souligne, puisque « Voyage d’hiver » rappelle évidemment la poignante méditation de
Schubert sur ce thème. Quatre fontaines historiques, placées à l’intersection des principales allées des bosquets, dédiées chacune à une saison, légitiment ce grand sujet de la transformation du monde, et donc de l’homme, selon la théorie des correspondances universelles qui régit tout le symbolisme de Versailles. Ce grand cycle est exprimé dans l’exposition par la roue solaire qu’Ugo Rondinone a placée comme un trait d’union entre les deux groupes de bosquets, devant le miroir d’eau du Grand Canal. Comme traînée par le Char d’Apollon, cette sculpture en bronze composée de branches entrelacées évoque à la fois le disque de l’astre et son effet sur la nature et incarne donc le sujet de la manifestation. Il en relie les deux extrémités, de la première station inaugurée par le sphinx de Marguerite Humeau installé au Nord dans l’impasse du Bosquet de l’Arc de Triomphe consacré à l’énigme du destin, à sa conclusion ultime, au sud, scénographiée par Stéphane Thidet dans le Bosquet de la Salle de bal : la fin de la fête et le gel de nos désirs.

Entre ces deux bornes sont rassemblés des artistes de pays, de genres et de générations diverses, de notoriété confirmée ou à venir, tous liés à un moment ou à un autre à des fragments de l’histoire du Palais de Tokyo. Ils écrivent là ce qui pourrait ressembler à une nouvelle comme celle qu’a écrite pour l’occasion la romancière Céline Minard ou encore à un lied ou, sans doute plus exactement, à un air de blues.

Jean de Loisy, Yoann Gourmel, Rebecca Lamarche-Vadel, Alfred Pacquement
Commissaires de l’exposition

Crédits

Tadzio