Recyclage / Surcyclage

Certains artistes s’improvisent archéologues du présent en composant des oeuvres à partir de matériaux qui conservent la trace d’une utilisation sociale, culturelle, économique pour en faire un objet précieux, voire spirituel. Le déchet permet alors une lecture historique de notre consommation mondiale.
Cette année, la carte blanche est confiée à l’artiste Anita Molinero qui investit une partie de l’espace d’exposition. Elle compose, pendant ses années punk, ses premières sculptures en faisant se rencontrer des objets et des matériaux de récupération. À travers une quarantaine de sculptures, les 25 artistes français et internationaux sélectionnés présentent des oeuvres conçues à partir de matériaux de récupération et nous sensibilisent à l’impact direct ou indirect de la surconsommation sur notre vie future. Au fil des années, l’objet rebut devient une matière artistique à part entière, et gagne ses lettres de noblesse. S’il conserve parfois ses statuts et valeurs de déchet, brut et usé, il peut aussi disparaître complètement dans des compositions gaies et colorées. Elle choisit assez tôt d’apporter aux formes la puissance de l’irréversibilité du geste et pour cela adopte le plastique et une série de matériaux toxiques qu’elle coupe, brûle (à l’aide d’un lance-flamme), lacère, sculpte. Elle modèle ainsi le plastique comme elle l’entend, bien que la part de l’aléatoire et du hasard soit toujours présente dans le résultat final.

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