5 novembre - 10 avril 2022

Les portes du possible, Art & Science-fiction

Centre Pompidou, Metz (FR)

Type

Exposition de groupe

Commissariat d'exposition

Alexandra Müller

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Liste des oeuvres

Communiqué de presse

« Lascience-fiction, c'est l'art du possible », déclarait Ray Bradbury. Souscouvert d’anticipation, elle nous parle du présent ; elle est un laboratoired’hypothèses qui manipulent et extrapolent les normes et dogmes répressifs dumonde actuel, ses ambitions, ses affres sociales, ses chances et ses périls.

Ces dernières décennies ont connu l’avènementd’une forme « liquide » de présent qui désintègre nos certitudes et habitudes,accélère aussi bien les découvertes que leur obsolescence. Dans ce contexteinstable, nombre d’artistes s’inspirent de l’univers de la science-fiction pourmener des réflexions critiques. Elle peut plus finement et profondément qued’autres genres interroger les potentiels de l’humain en dépassant notammentles clivages entre science, éthique et politique afin de poser un regard « extérieur» sur l’humanité et ses inventions.

En développant les possibilités du présent,en élaborant des récits à partir d'hypothèses scientifiques ou en concevant desmodes de vie et des réalités inouïs, la science-fiction est un genre qui metl’homme face à l’altérité radicale. Elle propose une émancipation des discourspolitiques dominants, elle incarne la différence, l’utopie politique, lerenouvellement profond de notre perception. De ce fait, elle est depuistoujours un terreau propice aux mouvements contestataires.

La fiction spéculative nous irrite, nous faitprogresser en nous épouvantant, ébranle les remparts de nos habitudes et ceuxde notre conscience. Si elle agit à partir des marges, les thèmes qu’elleaborde sont au cœur des problématiques sociétales actuelles qui nous concernenttous : la fragmentation sociale, l’ultra-capitalisme, les nouvelles formes depanoptisme et de totalitarisme, l’aliénation, le trans-/post-humanisme, lasuppression des limites des genres, le colonialisme ou, bien entendu, le désastreécologique et l’obsolescence de l’Homme. Or, depuis l’exposition historiqueScience-fiction que Harald Szeemann a organisée en 1967/68 à la Kunsthalle deBerne, aux Musée des Arts Décoratifs de Paris et à la Kunsthalle deDüsseldorf, un temps donc où la SF avait le vent en poupe, peu de projetsd’envergure furent dédiées à son mariage fécond avec l’art.

Rassemblant environ 180 oeuvres de la fin desannées 1960 à nos jours, l’exposition Les Portes du possible. Art &science-fiction cherchera sur 2 300 m2 avec les artistes plasticiens etécrivains, mais aussi architectes ou cinéastes, des capillarités entre lesunivers imaginés et la réalité.

Selon le mode des prophétiesauto-réalisatrices, la science-fiction continue à forger notre vision du futuret participe à sa construction. Changer d’imaginaire et de sémantique, c’estaussi influencer la trajectoire des sociétés.

L’exposition, en ne se focalisant pas sur le prisme dystopique dominant, s’appliquera à œuvrer dans le sens d’unerevitalisation et d’une réappropriation volontaire du futur.

 

Crédits