Marc Domage

16 octobre 2019 - 5 janvier 2020

Futur, ancien, fugitif

Palais de Tokyo, Paris (FR)

Type

Exposition de groupe

Commissariat d'exposition

Franck Balland, Daria de Beauvais, Adélaïde Blanc, Claire Moulène

Vues d'exposition

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Liste des oeuvres

Communiqué de presse

Raconter l’aujourd’hui, faire le récit d’un présent qui se dérobe : c’est à cette tâche peut-être impossible que s’attèle cette exposition. Le titre, emprunté à Olivier Cadiot, convoque le présent dans toute sa fugacité et dans toute l’épreuve de sa prescriptibilité. Il évoque une humeur du temps, autant qu’une métaphore de la création. Avec ces trois mots mis bout à bout, c’est le présent qui surgit, sans jamais être écrit. Fait d’accélérations et de fulgurances, cette exposition saute d’un genre à l’autre pour dresser une cartographie sensible d’une époque. La communauté informelle d’artistes qu’elle présente emploie un champ très large de pratiques, comme autant de manières de faire surgir en creux le présent. Cette exposition ne présente pas un panorama de la création contemporaine en France : elle réinvente un territoire légèrement à part de celui que nous connaissons.

L’exposition Futur, ancien, fugitif, consacrée à « une scène française » s’appuie sur une conception ouverte de l’inscription territoriale – qui rassemble des artistes né.e.s en France ou à l’étranger, vivant en France ou à l’étranger, lié.e.s provisoirement ou durablement à ce pays – autant qu’elle échappe aux effets de tabula rasa qui voudraient qu’une génération en éclipse une autre. Elle réunit au contraire des « contemporain.e.s » qui partagent aujourd’hui cet espace en évolution et aux frontières poreuses. Et cherche à dessiner les courroies de transmission par lesquelles transite cet air du temps que respirent simultanément les quarante-quatre artistes ou collectifs d’artistes réuni·e·s pour l’occasion. Des artistes né·e·s entre les années 1930 et les années 1990, mais qui vivent et travaillent tou·te·s, dans et avec leur époque.

Contemporain est un « mot transitif et par conséquent relationnel », rappelait Lionel Ruffel dans Brouhaha. Les mondes du contemporain. On est contemporain de quelque chose ou de quelqu’un et c’est cette interdépendance, ce liant qui nous sert à établir des ponts d’un·e artiste à l’autre dans l’exposition que nous avons bâtie dans l’ensemble des espaces du Palais de Tokyo. C’est encore cette perméabilité au présent et une forme de permanence au temps que nous avons cru déceler chez les artistes réuni·e·s dans l’exposition et qui nous a permis d’établir cette photographie non pas exhaustive, ni même représentative, mais simplement sensible d’une scène française. Ou plutôt d’une « autre » scène française. De celle qui se trame plus discrètement mais avec non moins de puissance dans les ateliers, les écoles d’art, les espaces partagés, dans les marges ou à l’abri du marché.

Les artistes invité·e·s ont ainsi en partage d’opposer des formes de résistance aux assignations et autres effets de mode qui teintent irrémédiablement une époque. Non pas que ces artistes se tiennent à l’écart du monde d’aujourd’hui, bien au contraire, disons plutôt que refusant l’urgence, ils laissent s’infiltrer dans leurs œuvres l’épaisseur du temps.

Bibliographie

Crédits

Marc Domage