4 novembre 2017 - 18 mars 2018

Free the women

Bains du Nord, Frac Bourgogne, Dijon (FR)

Type

Exposition de groupe

Commissariat d'exposition

Astrid Handa-Gagnard, Directrice du FRAC Bourgogne

Vues d'exposition

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Communiqué de presse

Avec des œuvres appartenant aux collections du Consortium, centre d’art, du FRAC Bourgogne, du FRAC Grand Large – Hautsde-France et des prêts des galeries Samy Abraham, Thomas Bernard-Cortex Athletico et Xippas, et de The Parrino Family Estate et de Gagosian Gallery.

Huitième exposition du FRAC Bourgogne dans son espace d’exposition permanent des Bains du Nord à Dijon, « FREE THE WOMEN » poursuit, après l’intermède proposé par « La peinture en apnée », la lecture de sa collection, venant souligner ses qualités et valeurs esthétiques et patrimoniales, en faisant suite et en offrant un développement à l’exposition « here / there / where», où étaient présentées les œuvres de trois artistes représentés dans la collection : Jean Dupuy, Matias Faldbakken et Steven Parrino. Ce trio est aujourd’hui rejoint par trois artistes, dont des œuvres ont intégré, pour certaines récemment, la collection du FRAC Bourgogne : Emilie Ding, Anita Molinero et Nancy Rubins. Cette exposition se tient en deux temps, avec son inauguration le 3 novembre 2017 en prélude au second week-end national des FRAC, puis avec l’ouverture de deux nouvelles salles à partir du 17 janvier 2018.

Le programme artistique et intellectuel développé par le FRAC Bourgogne au travers de ses expositions et activités est de mettre au cœur du débat le discours plastique et visuel. Nous souhaitons ouvrir les champs de la perception et de la compréhension des arts plastiques comme langue visuelle. C’est ici une langue diverse composée d’œuvres et d’univers créatifs partageant l’idée de radicalité qui est montrée.

Six artistes, trois femmes, trois hommes, et un titre dérivé de l’acronyme antisocial de la contre-culture biker, F.T.W., dont le développement, venant revendiquer la présence essentielle des femmes, est emprunté à Steven Parrino.

Les œuvres d’Anita Molinero s’imposent par leur présence monumentale, leurs couleurs, leur matière brûlée, tout comme celles d’Emilie Ding, pour certaines brûlées également, viennent dialoguer avec l’espace d’exposition, dans lequel son « Marquisat» monolithique de béton rappelle l’intérêt de l’artiste pour le brutalisme. De Nancy Rubins, connue pour son important travail de sculpture, est exposé un dessin au graphite sur papier épais, travaillé sculpturalement comme une pièce de métal.

L’exposition, avec un choix d’accrochage et d’installation des œuvres direct et frontal, permet de se confronter à six voies artistiques radicales ayant produites des peintures, des sculptures, des machines, des écrits... Rien ne vient détourner l’œil du visiteur du face à face qu’il peut entretenir avec les œuvres dans un espace dévolu à l’expérience de l’art.

La place du spectateur est interrogée par des œuvres à la dimension performative et à l’expérience physique fortes. Ces artistes de générations différentes ont développé une expression plastique témoignant de l’indifférenciation existant pour eux entre high et low culture. Le cube blanc, espace chargé de règles et d’histoire d’accrochages et d’expositions, est activé comme un lieu où expérimenter des idées et produire du sens.

«La radicalité vient du contexte et pas nécessairement de la forme », écrivait Steven Parrino. L’artiste américain fit le choix de la radicalité dans les années 1970-1980. Avec le noir comme couleur fétiche, le monochrome comme outil et la peinture comme quête vers cette radicalité… « Damage is good » expliquait-il dans l’un de ses courriers au sujet de ses œuvres, deux œuvres de la série des shattered panels exposées, l’une appartenant au FRAC Bourgogne, l’autre à l’estate de l’artiste géré par la galerie Gagosian, viennent souligner à l’extrême la tension créée entre monochromie noire laquée et destruction.

Ainsi qu’est-ce qui crée, qu’est-ce qui produit la radicalité ? Le contenu ou la forme ? L’accrochage ? La mise en exposition ? Le concept ou l’action ?

Si la radicalité est un symptôme de la réalité, la pratique radicale a, comme dans le radicalisme conceptuel de Walter Benjamin, une fonction cognitive de découverte et de compréhension de la réalité et de ses formes. En explorant les marges de la culture et des formes plastiques, les six artistes réunis dans cette exposition témoignent de leur conviction dans le potentiel radical de révélation de l’art.

Bibliographie

Crédits