28 juin 2003-28 septembre 2003

Anita Molinero : Saint Nazaire

Le Grand Café, Saint-Nazaire (FR)

Type

Exposition personnelle

Commissariat d'exposition

Vues d'exposition

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Communiqué de presse

Depuis près de vingt ans, Anita Molinero explore les questions de la sculpture : le plein et le vide, le poids et la masse, le volume, le socle, les gestes de l’artiste dans l’atelier… Enfant terrible de l’Art informel et du Pop Art, Anita Molinero a tracé une voie personnelle et singulière qui la situe dans la famille des artistes produisant un art pauvre, « sans noblesse ». « Ses sculptures sur le fil du rasoir manifestent un équilibre fragile qui n’a rien à voir avec la gravité, mais bien plutôt témoignent d’une recherche de ce qui, au minimum et avec les moyens du bord, “ fait ” sculpture. » C’est pourquoi les matériaux et les objets qu’elle utilise sont ordinaires : carton, vêtements, moquette, plastique, Vénilia, polystyrène…

Aujourd’hui comme hier proliférante, exubérante et tourmentée, l’œuvre d’Anita Molinero est pleine d’énergie, drôle, violente, inventive et n’a d’autre fin que de célébrer l’infinie liberté de la forme et l’énigme de la matière, d’exulter avec et par la sculpture. L’exposition au Grand Café présentera des œuvres récentes, dont deux œuvres monumentales créées pour l’occasion. La plupart d’entre elles, à l’instar des œuvres qu’elle conçoit depuis quelques années, sont réalisées à partir d’objets ou de matériaux retravaillés par le feu. Ainsi dans la salle principale du Grand Café, Anita Molinero propose une sculpture monumentale suspendue au plafond et composée de filets de pêche au travers desquels dégoulinent des containers-poubelles en plastique fondus. Ces sortes de stalactites issues du monde industriel plongent celui qui regarde dans un univers à la fois étrange, comparable à celui des films de science-fiction (et de leurs effets spéciaux), anthropomorphique parfois, tant la référence au monde animal, végétal est présente dans ces formes aléatoirement nées de l’action du feu sur la matière.

Souvent dans le travail d’Anita Molinero, la sculpture apparaît comme un acte sexué, qui ne peut-être autrement. Contrairement aux sculpteurs masculins de sa génération, elle ne rejette pas dans sa sculpture, l’affect et le sentiment. Son usage de matériaux issus du quotidien, parfois récupérés, n’a pas pour visée de dénoncer les conséquences de notre société de consommation. Elle cherche tout simplement à leur redonner une nouvelle présence esthétique. De ce fait, la question du recyclage n’apparaît pas au niveau du matériau, mais dans le travail de la sculpture elle-même comme langage. Une sculpture, peut en effet, en avoir ingéré une autre, partiellement cependant, et en rejeter l’autre partie. Le tout, sans jamais en passer par la déclinaison ou la répétition. Anita Molinero a également réalisé une sculpture en plaques de Polyfoam rose de 10 mètres de long. Sorte de mille-feuille géant, anormalement étiré, il livre au regard les perforations causées par le feu, d’un côté très trash et de l’autre plus doux et élégant (plusieurs registres de la sculptures, …). Monstrueux et doucereux. L’exposition présente également un ensemble d’œuvres, notamment des « yourtes » noires plus ou moins effondrées en mousse, sacs poubelles et parasols.

Bibliographie

Crédits