Aurélien Mole

18 octobre - 1er décembre 2012

La fiancée du pirate

Galerie Alain Gutharc, Paris (FR)

Type

Exposition personnelle

Exhibition curator

Alain Gutharc

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Press release

Anita Molinero présente des œuvres s’inscrivant dans une économie du recyclage, et notamment du recyclage des matériaux auquel son vocabulaire sculptural nous a familiarisé. Dans ses créations, il s’agit de découper, poser et lier des gestes qu’elle nomme «ordinaires», et qui se trouvent à l’origine de son travail et de son évolution.

En 1995, Anita Molinero réalisait des sculptures à partir d’assemblage de boîte McDonald, (Sans titre, 1995, polystyrène et flotteurs, collection La Piscine, Musée d’Art et d’Industrie, Roubaix). Cette idée d’assemblage lui était venue lors de promenades, où elle se «tue les yeux en regardant autour d’elle» en voyant ces boîtes aplaties dans la rue ou qui volent, «complètement vulnérables». Elle s’empare de ce matériau pour donner naissance à des objets en relation avec ceux réalisés alors mais à la fois différents et nouveaux. Des sculptures «archaïques», dont le caractère organique est révélé par la découpe des matériaux, pendent mollement sur une structure de pots d’échappement assemblés. L’artiste parle de «compulsion d’association non justifiable», réalisée à partir de matériaux de «décharge» et / ou issus de l’industrie du plastique. Elle parle de sculpture punk, et ce mot est sans doute assez juste pour définir la relation de l’artiste au monde culturel.

Au mur est accrochée une œuvre réalisée à partir de phares de voitures passés au four à céramique. Une combustion qui dévoile un matériau riche par les nuances de couleur, de matière, d’aspect. Mais ce traitement du «feu» par le feu devient une sorte d’oxymore gestuelle qui tend à aveugler les yeux exorbités des voitures, à figer la mobilité.

La sculpture d’Anita Molinero évoque aussi une foisonnance baroque qui déploierait les volutes de la taille par l’utilisation d’une ronde-bosse de l’accident et de l’explosion, de la déchirure et de l’étirement, de la déformation: une sculpture de la déflagration.

Le titre de cette exposition fait référence au film éponyme de Nelly Kaplan sorti en 1969. C’est, dit celle-ci, «l’histoire d’une sorcière des temps modernes qui n’est pas brûlée par les inquisiteurs car c’est elle qui les brûle». Anita Molinero serait-elle cette fiancée du pirate armée d’un lance-flammes et révèle-t-elle ainsi sa nature profonde?

Au même moment, le domaine de Pommery, à Reims, a confié le commissariat de l’exposition «Pommery: 10 ans d’expérience» à Bernard Blistène. Il présente, dans cette exposition collective d’une dizaine d’artistes, une impressionnante suspension d’Anita Molinero qui s’élève à plus de 15 mètres dans l’une des cheminées des crayères. Cette manifestation qui débute le 4 octobre 2012 se poursuivra jusqu’en octobre 2013.

Dans le cadre du Cycle L’Eternel Détour, séquence automne-hiver 2012-2013, du 17 octobre 2012 au 20 janvier 2013, au Mamco à Genève, Anita Molinero présente une exposition intitulée «Préquel».

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Aurélien Mole