25 novembre 2019 - 6 avril 2020

Impromptue

Esox Lucius - le quai - 294M9, la gare, Saint-Maurice-lès-Châteauneuf (FR)

Type

Exposition personnelle

Exhibition curator

Fanny Wyzlan

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Press release

Issue de l'École supérieure des Beaux-Arts de Marseille,Anita Molinero compose, pendant ses années punk, ses premières sculptures enfaisant se rencontrer des objets et des matériaux de récupération.

Anita Molinero utilise comme matière première de son oeuvre les produits ourésidus du monde industriel, qu’elle fait fondre, compresse et remodèle, maiss'arrête avant l'informe. Le paysage urbain et son mobilier constituent l’un deses terrains d’intervention plastique privilégiés et l’univers de lascience-fiction, une importante source d’inspiration. Les sculptures d’AnitaMolinero, à la fois sensationnelles et monstrueuses, invitent à une réflexionsur le statut et l’avenir de l’objet ready-made dans l’ère post-atomique.

« (...) Depuis 1995, j'adore travailler le polystyrène quime rappelle des matériaux  pérennes comme le bronze car tu ne t'endébarrasses pas. (...) J'arrête avant l'informe et parfois la pièce estterminée avant d'être commencée. La sculpture doit rester forme et ne pas allerdans l'informe ».

Anita Molinero


 "Vous êtes surpris ? Choqué ? Décontenancé ?
Mais ne vous arrêtez pas à ce premier (re)sentiment, il y a comme une odeur deplastique
dans l’air...

Ce mobilier qui est cher à tous les égards, mais qui paradoxalement nous pousseà
détourner le regard vous fait face. Impossible de passer à côté sans y êtreconfronté.

Inutile de baisser les yeux, il vous regarde.
Anita Molinero permute la souffrance.

Reflet de corps malades dans une société décadente, et d’une certainemélancolie, ces
fauteuils ont accumulé les maux jusqu’à en devenir eux-mêmes malades etinutilisables.

Ont-ils atteint leur dernier voyage ?

Guidé par les rails de la banque, ou jadis les bagages transitaient avant unlong voyage. Il
est immobile, face au mur, figé dans le temps d’une époque incertaine, nousprojetant
dans une ambiance post apocalyptique mettant en exergue l’influencesubstantielle de la
science-fiction dans le travail d’Anita Molinero.

L’assise et le dossier sont remplacés par des plaques d’inox qui se sontdéformées sous la
chaleur des flammes d’un chalumeau, laissant apparaitre des traces analogues àcelles
résultantes de l’irisation des flaques d’hydrocarbures.

Le pétrole, le plastique, nous y sommes.

Longtemps pièce maitresse des caisses de super marché, ces sacs plastiques de
composants pétroliers sont fabriqués par extrusion-gonflage. À sa façon, AnitaMolinero
applique ce procédé en étirant la matière, en créant des cratères, des couléeset des
déformations grâce à la chauffe du plastique.

Ces « Soufflés », comme elle les appelle, nous renvoie à l’utilisation éphémèrede ces
objets du quotidien que l’on utilise 20 secondes et qui pollueront pendant dessiècles.

Ce ne sont que des déchets en devenir.

Dans la seconde pièce, vous vous trouvez face à une tour bleu noir, des partiesont brulé
et dégoulinent, d’autres forment des cratères.

Approchez-vous, que voyez-vous ?


Un amoncellement de plaques d’emballages alvéolés en partie brulés quiservaient à
transporter des fruits.

Elles nous dominent et nous confrontent à la réalité.
Cet objet de transit est devenu nécessaire dans ce monde capitaliste exacerbépar la
mondialisation, le profit et surtout la surconsommation. Conséquence de l’importation
de fruits du bout du monde et de toutes saisons.

Ces plaques si légères et (presque) invisibles à nos yeux sont le reflet dechoix personnels
qui ont un impact mondial.

N’est-il pas temps d’ouvrir les yeux ?

Sur un socle blanc, des rebuts portés à l’échelle d’œuvre d’art.
Cette pièce est composée d’emballage servant au transport de marchandises.
Ils sont façonnés par la chaleur ce qui crée une matière fondante,dégoulinante.

L’œuvre d’Anita Molinero nous met face à la réalité de ce monde et nousquestionne sur
les choix politiques, économiques et sociétaux.

Elle dénonce la toxicité de ces matériaux, elle les violente, les torsionne,les brule, les
étire, les empile, les explose et en même temps exalte leurs beautés.

Elle met en lumière les objets ordinaires, les déchets, les rebuts faisantpartie de notre
quotidien qui nous sont devenus invisibles."

Fanny Wyzlan

Remerciement à Anita Molinero et la Galerie Thomas Bernard – Cortex Athleticopour
le prêt des œuvres.

Bibliography

Credits