Anita Molinero : Frac Normandie

Les sculptures d'Anita Molinero sont faites de matériaux ordinaires : mousses, polystyrènes, poubelles et autres plastiques, souvent altérés par la chaleur.

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"Les matériaux que je travaille actuellement, plastiques aux noms étranges et aux composants douteux, à la beauté presque inaltérable, sauf à révéler leur dangerosité par la simple violence de la brûlure est en soi métaphorique d'un monde contemporain dans lequel les menaces peuvent prendre la forme évanescente d'un nuage (...)."

[Sophie Legrandjacques, "Entretiens", catalogue Anita Molinero, 2005, p. 78.]

Tout en sommet et en creux, "cavités grimaçantes", ces scuptures qu'elle qualifie parfois de "sculptures de la menace urbaine" ou "post-Tchernobyl", créent une certaine tension. L'énergie jubilatoire, figée par la matière, peut être ressentie par le spectateur.

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Anita Molinero est entrée depuis peu dans la Collection du Frac Basse-Normandie avec la pièce Cocoerrance (2007), visible dans l'exposition. Cette table d'examen en inox retravaillé et chauffé garde la forme d'un corps absent. La matière ainsi violentée prend des tons chauds et souligne les oppositions entre l'organique et le mécanique.

La première salle accueille deux autres sculptures aux matériaux, couleurs et formes contrastées. Créées à différentes périodes, ces trois œuvres témoignent de la diversité autant que de l'unité du travail d'Anita Molinero. Les formes anthropomorphiques et le geste "viril", puissant se retrouvent dans ces sculptures, de même que dans celles situées à l'extérieur.

Dans la première salle, l'artiste produit une nouvelle pièce qui se déploie sur une large surface. Une plateforme, chargée de polystyrènes modelés par la chaleur, est montée sur pilotis. Une impression de plein s'oppose au vide de la basse, dont les pilotis enveloppés de fourrures introduisent une trace de vivant dans cet ensemble.

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